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Développeurs, graphistes, copywriters : nous ne sommes pas (que) des exécutants

Fais plutôt un bac S

Le bac S, les études d’ingénieur, les BTS professionnalisants… et tout ça pour quoi ? « Parce qu’il y a des débouchés ».

Oui, c’est comme ça, qu’on ait cédé à la pression ou pas, depuis qu’on est gosses, on est entourés de personnes qui nous intiment gentiment de choisir des voies de formation « avec du débouché ». Alors forcément, puisque ça fait plus de vingt ans que l’on répète que « le numérique, internet, l’informatique, ce sont des métiers d’avenir ! », eh ben toute ma génération est devenue développeur ou graphiste.

En 2020, je vous propose de réaliser que ce ne sont pas « des métiers d’avenir », mais qu’en deux décennies, l’avenir a eu le temps de devenir le présent, et qu’actuellement, nous sommes un paquet de web designers, développeurs, graphistes et acteurs du numérique…

Oui et alors ?

Et alors, des gens qui savent utiliser Photoshop, créer un site web, ou référencer des mots clé, il y en a foule… et ce qui nous différencie en grande partie, c’est nos sensibilités personnelles et surtout, notre créativité !

Après cinq ans dans ce métier dont deux en freelance, je réalise que nos clients ne s’intéressent qu’à nos savoirs techniques ; à notre capacité à exécuter, et que c’est bien dommage.

Parce qu’être auto-entrepreneur, ça implique de gérer tous les aspects de son activité et qu’on sous-estime énormément nos plus-value, nos compétences transversales et nos appétences personnelles.

Le saviez-vous ? La majorité des personnes qui se forment aux métiers du numérique ont pour principale motivation la rémunération.

Le saviez-vous ? Ces personnes se retrouvent en reconversion professionnelle dix ans plus tard.

Pour ce qui est des autres, c’est bien entendu la passion qui nous retient.

Et passionnant, ce métier, il l’est !

Et pour cause : il combine logique, bon sens, connaissances techniques, sensibilité personnelle et créativité ! Oui, tout à fait, créativité. Quand on est graphiste ou développeur, ça nous paraît évident, parce qu’on a le nez dedans… mais je m’aperçois que du point de vue de mes clients, il est extrêmement difficile d’imaginer que des lignes de code puissent faire appel à l’imagination ou à un quelconque sens artistique.

Pourtant, un code se doit d’être construit et structuré pour être efficace et maintenable, et pour ce faire, le bon sens est bien sûr essentiel, un peu de logique aussi, des connaissances techniques, pourquoi pas… mais tout cela sans imagination, sans capacité à conceptualiser, et sans un certain sens du design, ne sert à rien du tout.

J’irais même jusqu’à dire qu’entre un développeur ultra calé techniquement et expert dans son langage de programmation, et quelqu’un n’ayant jamais écrit une ligne de code mais ayant un sens certain du design et sachant déceler les besoins des utilisateurs sur une interface, le meilleur des deux ne sera certainement pas le technicien.

Pourquoi ?

Parce qu’aujourd’hui, tout le monde peut apprendre à créer un site ou se former sur des logiciels de retouche numérique tels que Photoshop… comme n’importe quelle compétence technique, et aujourd’hui plus que jamais avec tous les tutoriels gratuits que l’on peut trouver sur internet, c’est un savoir qui est à la portée de tous.

En revanche, certaines choses ne s’apprennent pas (ce qui ne signifie pas qu’elles ne se travaillent pas).

La sensibilité personnelle, les goûts, les soft skills tels que l’empathie ou la perspicacité… tout cela est inhérent à la personnalité d’un développeur. Et nous sommes formés à utiliser ces compétences dites « douces » au service de notre métier, du web et du marketing digital.

Ce sont justement ces éléments uniques qui vont apporter ce « quelque chose » à un site, à une application, à un logo, à une brochure…

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles une entreprise peut négliger le potentiel créatif et la plus-value de son prestataire.

Déjà, si notre contact n’est pas au courant de ce que nous pouvons et savons faire, ça commence mal…

Mais ici, on va partir du principe qu’on est assez intelligents pour leur avoir proposé un panel de services complémentaires et pertinents.

Exit la négligence du freelance, donc.

Sa motivation

Si on se penche deux minutes (pas plus, les kinés sont débordés) sur les motivations d’un client à choisir son prestataire pour la création d’un site web, on se rend rapidement compte que LE critère qui revient le plus souvent, c’est…

Le prix.

Eh oui, malheureusement, dans le monde du freelancing, on apprend vite que nos compétences, notre amabilité, nos efforts marketing et tout le reste n’importent que peu aux yeux de la plupart de nos prospects, et que ce qui les intéresse avant tout dans le fait de faire appel à un freelance, c’est qu’il soit peu cher.

Alors quand on sait ça, forcément on se doute que dans la tête du client, nous ne sommes que de simples exécutants, à peine plus performants qu’une plateforme et bons à réaliser une checklist de modules nécessaires à un site fonctionnel, et rien de plus.

Attention, mon propos ici n’est nullement d’affirmer que les clients faisant appel à des freelance seraient près de leur sou ou réticents à payer pour des services qualitatifs. Ce que je dis là, c’est surtout que lorsque l’on vend à petit prix, le client s’imagine d’office qu’il ne peut avoir accès qu’à un service basique.

(Ce n’est pas non plus un appel à augmenter vos tarifs, amis freelance 😉)

Son ego

L’ego, au sens psychologique, c’est ce copain un peu relou qu’on a dans la tête qui nous empêche d’admettre qu’on a tort ou qu’on est perfectibles, et qui nous pousse au déni, à l’auto-sabotage ou tout simplement, à nous montrer fort désagréables envers les individus du genre humain qui menacent l’équilibre de l’image que l’on a de nous.

En d’autres termes, lorsqu’on a une certaine image de soi, que l’on s’impute des caractéristiques dont on est sûr, et que quelqu’un vient remettre en question l’existence ou la légitimité de ces caractéristiques chez nous… on est colère fâchés tous rouges.

Par exemple, il y a quelques années, j’ai réalisé la première version du logo de EMPUS. J’étais extrêmement fière de moi parce que je débutais sur Illustrator et que j’avais progressé très rapidement. J’ai donc ajouté à mon actif narcissique la certitude ferme d’être un génie des logos.

En montrant ce logo à une amie graphiste, elle me fait remarquer que la colorimétrie est étrange, incohérente, et qu’en plus de ça, je n’ai pas utilisé les mêmes tons sur les deux extrêmes du logo (une erreur d’inattention sûrement, me dit-elle alors pour me trouver des excuses).

Face à cette violente agression de mon être fantasmé, je n’ai eu d’autre choix que de lui assurer que « mais non mais c’est fait exprès« , puis je l’ai assassinée du regard et traitée de « morue sans aucun respect pour la licence artistique ».*

Voilà, l’ego, c’est ça.

Du coup, il faut bien comprendre que dans certains cas, lorsque le client arrive avec une idée bien à lui, qu’il a passé des semaines à réfléchir à son projet, aux couleurs qu’il aimerait utiliser, à un logo sommaire et qu’il a mis tout son coeur et ses petites mimines à réaliser une maquette approximative ou au moins à préparer une structure de modules pour son site… il est bien normal qu’il se sente agressé par des propositions alternatives.

Bien sûr, nous avons un devoir de conseil en tant que prestataires et en tant qu’experts du web, et nous sommes obligés de tenter de dissuader un client lorsque l’une de ses idées dessert son projet ; mais même avec beaucoup de tact, il faut s’attendre à ce qu’il insiste pour mettre en place ce qu’il a lui-même créé, parce que… ben c’est lui qui l’a fait et il se fout pas mal du dicton « chacun son métier ».I don't know what I did but I'm glad I did it

* La licence artistique, c’est cette loi selon laquelle, en matière d’art, on peut parfaitement déféquer sur toutes les règles et lois de genre, et que si quelqu’un critique, c’est parce qu’on est un artiste torturé et incompris et que cette personne n’a pas compris notre oeuvre… et je peux vous assurer que la « licence artistique » était vraiment de rigueur sur ce logo, avec du recul.

Sa confiance

Il arrive aussi que certains clients pensent réellement que nous sommes de simples machines à coder. Et que notre place n’est pas celle d’être force de propositions ou de conseils.

Et dans ces cas-là, on aura beau multiplier les propositions graphiques, les initiatives marketing ou les choix de fonctionnalités… le client nous fera subtilement comprendre que (dans sa tête), un développeur, ça développe, et ça se mêle pas des affaires des grands.

L’avantage c’est qu’on parle ici d’un cas extrêmement simple à résoudre : les clients qui n’ont pas confiance ou qui nous mésestiment, C’EST OUT !

Croyez-moi, s’il y a bien une chose primordiale dans le freelancing, tous domaines confondus, c’est la qualité des relations que l’on entretient avec nos clients. C’est tout l’avantage de notre statut.

Alors ne perdez jamais votre temps à convaincre un client de votre légitimité dans votre propre domaine. Un client qui n’a pas confiance, c’est une relation purement commerciale complètement déshumanisée, un frein à l’épanouissement professionnel et, avouons-le, une menace pour l’ego (ne l’oublions pas celui-là).

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C’est bien beau, mais comment fait-on pour vendre du conseil et de l’accompagnement à un client venu à l’origine chercher des compétences techniques ?

Ce n’est pas évident, je ne dirais pas le contraire. J’ai moi-même eu beaucoup de mal à faire comprendre à mes clients que j’étais créative, capable de conseiller, d’orienter, voire même de répondre aux besoins d’un projet de A à Z dans toutes ses étapes.

Mais à coeur vaillant rien d’impossible, je n’ai pas vendu l’oeuf avant la poule de la charrue qui vole un boeuf !

Pourquoi vous choisit-on ?

Des développeurs, des graphistes, des référenceurs et des copywriters, il y en a énormément.

Alors, nous au milieu de toute cette concurrence et de ces offres multiples et variées, nous sommes obligés de trouver un moyen de nous différencier.

Le plus souvent, cela se traduit par des tarifs très avantageux, et nous l’avons déjà dit, c’est souvent ce qui motive le choix d’un prestataire pour une entreprise.

Je l’ai dit aussi, c’est une bonne technique. Mais ce n’est pas suffisant.

Des devis attractifs, votre prospect a dû en recevoir des tonnes. Mais c’est le vôtre qu’il a accepté.

Pourquoi ?

Vous avez peut-être votre petite idée du pourquoi. Vous avez vos propres techniques marketing, vos propres façons de vous vendre, et si l’on voulait en discuter nous pourrions le faire sur des paragraphes et des paragraphes, mais cet article ne s’appelle pas « 50 techniques marketing pour vendre vos produits en ligne ».

Alors peu importe que vous sachiez (ou pensiez savoir) pourquoi votre client vous a choisi. L’important, c’est de tirer avantage de ce choix en lui rappelant que parmi une foule de propositions, c’est la vôtre qu’il a retenue (et qu’il a eu raison), parce que [insérez ici la liste de tout ce que vous pouvez apporter à son projet et à sa société].

C’est bête dit comme ça, mais combien d’entre nous ont déjà pensé à envoyer à leur client un petit mail innocent, un beau matin pour lui rappeler que, même s’il a accepté un devis pour [insérez ici votre expertise], cela n’exclut pas un accompagnement complet, composé de compétences transversales et uniques, telles que du graphisme en accord avec la charte graphique de son site, du référencement pour le positionner, un contact humain et une disponibilité sans failles, un regard créatif et moderne sur les tendances actuelles du web, une singularité quelle qu’elle soit qui fait qu’un autre développeur, un autre graphiste, un autre copywriter n’aurait jamais pu apporter la même contribution que vous.

Credendo vides

CREDENDO VIDES est un adage signifiant « peut-être pourras tu voir, si tu y crois ». Un peu le contraire de Saint Thomas, ouais.

Rassurez-vous je ne vais pas vous raconter d’histoires de licornes ou de lutins…

Il s’agit plutôt d’être force de proposition et surtout, de croire en ses propositions !

Il est clair que si vous arrivez devant un client en lui rappelant que « au fait, accessoirement je fais aussi du graphisme et du référencement et la danse du ventre », il y a peu de chances pour que cela lui donne envie de faire appel à vous pour des services complémentaires auxquels il n’avait même pas pensé à la base.

En revanche, si vous arrivez devant lui avec une maquette de brochure, une ébauche de logo, une stratégie digitale prête à l’emploi ou un simple rapport Analytics… il y a des chances pour que cela l’intéresse beaucoup plus.

Il s’agit de démontrer au client qu’il a un besoin, ou au moins de susciter chez lui le désir d’achat.

Il est assez facile d’imaginer qu’en voyant tout de suite à quoi pourrait ressembler son logo, ses documentations commerciales ou son trafic web, c’est bien plus parlant et attractif qu’une simple proposition abstraite. D’autant plus si c’est bien fait.

Alors oui, je vous entends déjà me hurler dessus en caps lock : « mais enfin, tu t’imagines qu’on va travailler des heures sur un truc sans que le client nous ait rien demandé, sans même être sûrs qu’il va nous le prendre à la fin ? »

Je vous répondrais tout simplement : oui.

Quand vous prospectez, c’est pareil : combien de mails envoyés dans le vide, combien d’heures passées à rédiger une page de ventes… pour combien de clients convertis au final ?

D’expérience, je peux vous dire que dans la majorité des cas, quand le produit que vous amenez au client est réellement attractif et qu’en plus, vous avez pris la peine de le réaliser pour lui, il finit par le prendre.

Alors bien sûr, n’allez pas non plus trop loin en proposant des choses absurdes et dont il n’a pas du tout l’utilité juste sous prétexte que c’est beau ou bien fait.

Je vous conseille surtout ici de repérer un besoin non identifié par le client lui-même et de lui apporter une solution viable et adaptée ! En d’autres termes : anticipez son besoin, et proposez-lui la solution avant même qu’il ne la demande.

C’est en cela que vous valoriserez vos compétences transversales et que vous fidéliserez vos clients, parce qu’un prestataire qui sait anticiper les besoins de ses clients, et y répondre rapidement, ça n’a pas de prix !

hemisphere gauche du cerveau collé à la partie droite du coeur
Mettez du coeur dans votre expertise

Empus

Conceptrice web

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